Faux comptes “progressistes”. Vrais comptes antiféministes. Analyse de l’exploitation de l’image des femmes à travers des comptes Femspoof, Honeypots et fembots.
L’usurpation et l’exploitation de l’image, des corps et la production des femmes par des hommes existe depuis la nuit des temps. Dans l’ère informationnelle, elle perdure notamment à cause d’une culture numérique de l’appropriation (culture du mème). Alors que les femmes et minorités peinent à capter l’attention de l’opinion publique lorsqu’il s’agit de faire valoir leurs droits, des hommes des groupes sociaux dominants s’affairent pour préserver et accroître le capital attentionnel qui leur est accordé de manière quasi-instinctive.
Dans cette série d’analyses je vous propose d’explorer les principales tactiques d’exploitation de l’image des femmes pour défendre des intérêts sociaux et économiques.
1. Femspoofing
Le sujet des rapports entre les genres est au centre de la pré-campagne présidentielle de 2022. Avec d’un coté une première offre politique post-#MeToo portée par la candidate Sandrine Rousseau aux primaires EELV, et, de l’autre côté du spectre politique, le candidat Éric Zemmour dont la notoriété se fonde sur ses opinions racistes et misogynes. D’un coté, une femme politique qui a construit un programme dédié à la lutte contre la prédation au sens large, et, de l’autre, un (non)candidat qui prône la prédation. Dans cette arène discursive qui oppose le maintien des systèmes de domination historiques à leur abolition s’inscrit, entre autres, le phénomène des “faux comptes Twitter progressistes”.
Nous sommes à la fin de l’année 2021, à quelques mois des élections. Les rédactions évoquent la prolifération de “faux comptes woke” qui ciblent spécifiquement des femmes, féministes, pour la plupart intersectionnelles, écoféministes et/ou transidentitaires. Appelons un chat, un chat : ces comptes ne sont pas des “faux” ni des “parodies”, et encore moins “woke” (ce nouvel épouvantail à la mode), mais des vrais acteurs antiféministes – c.a.d contre l’égalité entre les genres. Ce sont des hommes adultes qui créent de multiples avatars féminins (cis ou trans) et passent des heures à produire du contenu. Ils projettent à travers de leurs poupées numériques leur haine à l’égard des femmes, des minorités de genre et celles et ceux qui défendent leurs droits. Cette tactique, je la nomme FemSpoofing du mot féministe et spoofing qui est l’usurpation d’identité pour piéger. Son objectif est d’amplifier les discours antiféministes et anti-LGBTQIA+, mais aussi d’affaiblir l’adversaire en aggravant les lignes de faille existantes entre réseaux militants de gauche.
GamerGate, séquence structurante pour l’internationale des misogynes.
La tactique qu’est le FemSpoofing a pris de l’ampleur dans le sillage de l’affaire Gamer Gate en 2014. Ce harcèlement massif – en ligne et dans la vrai vie de Zoe Quinn et Brianna Wu, deux femmes journalistes spécialistes de l’industrie du jeu vidéo – fut l’événement structurant pour la nébuleuse de réactionnaires en ligne. C’est le coup d’envoi pour la formation de l’alt-right nord-américaine1. La rédaction Breitbart, son chef Steve Bannon, et le poulain de ce dernier, le journaliste britannique Milo Yiannopoulos ont mené le contre-feu antiféministe et ont su capitaliser sur la misogynie violente en ligne2. Car le sentiment antiféministe est non-seulement un puissant fédérateur, mais il est très rentable pour les entreprises des médias nouveaux et conservateurs. En cultivant la haine des femmes et des minorités ces entreprises engrangent des revenus sur l’engagement indigné – trafic et création de contenu – en fidélisant une cible publicitaire (et électorale) plus nantie.
En juin 2014, et pour faire face aux comptes femspoof venus du (défunt) forum d’extrême droite 4Chan, des comptes Twitter féministes menés par le compte @Sassycrass ont commencé a dresser une liste des faux comptes (qui pour la plupart usurpaient des images de profils de personnes réelles) avec le hashtag #YourSlipIsShowing afin d’organiser leurs efforts de blocage de ces comptes3. Ils et elles avaient alors identifié 200. Nous étions au tout début du phénomène.
Tronquer, déformer et/ou décontextualiser les dires des femmes – particulièrement des féministes – est assez symptomatique du peu de crédibilité accordé à la parole des femmes dans nos sociétés. Cela permet aussi à la presse conservatrice de capitaliser sur l’indignation de leur audience. Mais ce n’est qu’en 2018 qu’une arme sémantique directement attribuable à un acteur FemSpoof s’est retrouvé dans les discours plus main stream. En janvier de cette année, Paul Joseph Watson, alors rédacteur en chef du média complotiste d’extrême droite Infowars, s’est indigné sur Twitter auprès de ses centaines de milliers de followers. L’objet de son agacement : un article qui prétendait que les féministes se plaignent du “viol télépathique”, c.a.d que la définition du viol pourrait aussi s’appliquer aux hommes qui se masturbent en pensant à des femmes sans leur consentement. Évidemment, il s’agit d’un leurre destiné a renforcer toujours plus le sentiment de détestation envers le groupe cible. Ce tweet « coup de gueule » génère ce que le sociologue du numérique Dominique Boullier appelle le régime d’alerteA. Une (dés)information nouvelle, surprenante, qui vise a maximiser la réaction et donc l’amplification dans l’arène discursive sur les rapports entre genres.
La furie anti-féministe suscitée par cette fausse prise de position féministe a pris une telle ampleur que le très sérieux site de débunkage Snopes a dû s’emparer du (non)sujet avec un billet intitulé “est-ce que les féministes se plaignent du viol par télépathie ?”4. En réalité, Watson s’est fait le relais d’un article du site femspoof “Medusa Magazine” dont l’activité avait déjà cessé des mois plus tôt.
Medusa Magazine était un site éphémère, mis en ligne en juin 2017 par le créateur d’un autre site antiféministe “Age of Shitlords”5. Le nom était emprunté à un blog féministe de l’Université de Syracuse6.. Ce site femspoof affichait le slogan « Feminist Revolution Now ». Des auteures fictives nommées “Amberty Lamberton” ou encore “Nicole Valentine” ont signé des articles dont les titres sont conçus pour faire réagir : « Ne mégenrez pas vos animaux domestiques »7 et « Au-delà du pro-choix : la solution au suprémacisme blanc est l’avortement blanc ». Les fausses prises de position féministes étaient débattues par des intervenants sur des medias de l’alt-right telles que Infowars, The Federalist et The Gateway Pundit. Ces tropes – armes sémantiques antiféministes – sont encore aujourd’hui brandies par des hommes conservateurs comme exemples typiques de ce qu’ils appellent de la “propagande féministe”, accélérateur du “déclin civilisationnel” selon eux. En réalité, cette propagande, qui menacerait leur existence, est le fruit de l’imagination d’autres hommes de leur bord politique.
6 mois et 50 billets plus tard, en novembre 2017 le propriétaire de Medusa Magazine décide d’arrêter de publier, tout en laissant le site en ligne. Il affirme dans un dernier billet qu’il n’était plus possible pour lui de parodier les féministes puisque la réalité, selon lui, aurait dépassé la parodie : ”elles vont trop loin”8. L’annonce de la cessation d’activité est relayée par la rédaction de Fox News9. L’arrêt de l’activité a déclenché une forme d’effet Streisand qui se manifeste par la sur-diffusion de contenus faisant l’objet d’une suppression. Et c’est dans cette séquence de sur-diffusion des contenus de Medusa Magazine que Paul Joseph Watson s’indigne contre les féministes 3 mois après la « fermeture » du site.
La relève française – six ans de retard et un sérieux manque d’originalité
L’éphémérité caractérise aussi la plupart des comptes femspoof français, comme en témoigne la courte de vie du compte @EdenTolerance que j’avais repéré le lendemain de sa création, et dont l’unique follower ce 12 septembre était un compte affichant une bio “patriote” et russophile. L’homme derrière un autre compte femspoof, @colineolia, déclare à la rédaction France Inter avoir 35 ans, être père de deux enfants dans la vraie vie et faire partie d’une catégorie socioprofessionnelle privilégiée10. Indicatif du mainstreaming de la haine des idées progressistes, il affirme vouloir “ne plus voir d’extrêmes dans le paysage politique français (extrême gauche woke et extrême droite) » mais avoue ne pas cibler l’extrême droite. Depuis la diffusion d’un court reportage FranceInfo sur l’inauthenticité de ces profils, il a changé la bio du compte.



Le compte @colineolia affiche désormais un avertissement pour signaler son caractère à peine parodique. Les cagnottes de crowdfunding lancées par cet homme de 35 ans, père de deux enfants et de classe socio-économique supérieure étaient alors toujours en ligne11. Créée pour financer une supposée transition de genre, la cagnotte est illustré par une image de synthèse non seulement féminin, mais aussi celle qui projetait sa transition fantasmée en homme. Il demande 1500 € “afin de couvrir des dépenses qui ne sont pas prévues par le corps médical et l’État : le renouvellement complet de ma garde robe, les séances de psy, les frais de transport entre chez moi et la clinique et certaines autres dépenses connexes non admissibles à un remboursement sécu ou à une quelconque aide à la transition. ” En plus d’une tentative de décrédibilisation des personnes réellement en transition de genre, c’est une arnaque destinée à soutirer de l’argent à cette communauté déjà marginalisée par nos sociétés et qui ne manquera pas de produire de la méfiance à l’égard d’autres cagnottes, elles bien réelles.


Les modes d’action et stratégies discursives des comptes femspoof français n’ont rien d’original puisque ce sont des copié-collé de ceux de l’alt-right américaine – avec quelques années de retard. Par exemple le(s) homme(s) aux manettes des comptes @colineolia et @edentolerance font parti d’une communauté en ligne d’extrême-droite (Église de Scwharzologie) arborant les symboles de pépé la grenouille, personnage très apprécié par l’extrême-droite (au grand damn de son créateur, Matt Furie) et parés de perruques roses. La chevelure rose est une autre arme sémantique antiféministe produite pendant GamerGate. Ce trope prétend que puisque « l’égalité est déjà là », les féministes luttent pour des droits qu’ils estiment frivoles, telle qu’en faveur de l’acceptation des cheveux colorés bleus ou roses – comme en témoignent de nombreuses discussion sur reddit et 4Chan datent de 201412.
Autre fait marquant, certaines armes sémantiques antiféministes produites par Medusa Magazine tels que le “transracialisme” affiché par le compte @EdenTolerance (des personnes qui disent avoir “transitionné” d’une origine ethnique vers une autre ethnie) ou encore le “viol par télépathie” circulent toujours en 2021 au sein des comptes femspoof français. Et ce, malgré le fait que le site n’existe plus depuis novembre 2017. Ci-dessous, le père de deux enfants aux manettes du compte @colineolia reprend l’exacte capture d’écran relayée par Paul Joseph Watson en janvier 2018.


Les néo-laïques, un avantage stratégique pour les masculinistes français
Puisque les acteurs du femspoofing savent que leurs comptes ou sites n’ont pas pour vocation de perdurer, ils tabulent sur les commentaires indignés de personnalités réelles pour assurer la pérennité de leurs productions. Par exemple, si le compte @ChloaMartin venait à disparaître, il restera toujours le commentaire outré du très sérieux M. Lechevalier qui reprend l’arme sémantique antiféministe “les femmes en France sont aussi opprimées que les afghanes”. Aucune féministe, d’aucun courant ne le pense, ce que l’intéressé saurait s’il prenait la peine d’en parler avec des militantes féministes ou membres de EELV. En s’assurant ainsi de la pérennité de leur production, les discours antiféministes diffusés par les comptes femspoof s’inscrivent toujours plus en volume et en longévité dans l’infosphère.


L’arme sémantique femspoof qu’est “les femmes en France sont aussi opprimées que les Afghanes”, a été produite sur Twitter en France pendant la chute de Kaboul à l’été 2021. Lors de cette séquence des personnalités médiatiques françaises des réseaux néo-laïques s’interrogeaient : “mais que font les féministes pour aider les femmes afghanes ?”. La réponse était pourtant assez évidente puisqu’à partir du 18 août un bon nombre d’articles relataient les actions très concrètes menées par des féministes – compris intersectionnelles, ou encore élues EELV- en faveur de l’exfiltration et l’accueil des femmes et défenseurs des droits afghans13. En jetant l’opprobre sur la légitimité effective des féministes intersectionnelles, et ce, souvent sur le ton d’un prétendu “humour”, les réseaux néo-laïques ont ainsi conditionné, c.a.d fidélisé une audience à la notion erronée – puisque fondé sur un mensonge- que “les féministes intersectionnelles n’agissent pas”. Le terrain informationnel est ainsi préparé pour l’adhésion durable des armes sémantiques confectionnées par les acteurs femspoof qui justifierait l’inaction (non) des féministes.


La désinformation masculiniste et raciste, une menace sous-estimée qui pèse sur nos démocraties.
En France, le femspoofing a également trouvé un ancrage dans des rédactions telles que Causeur14 ou encore Le Point15. Fin octobre 2021, l’auteur Stephane Germain qui travaille également au Figaro et Le Point et qui s’affiche « anarchiste de droite », a fantasmé un programme pour Sandrine Rousseau (alors que celle-ci en disposait déjà d’un, bien réel). Pour assurer le partage massif de ce texte le compte Twitter, @Causeur publie un contenu faisant croire que c’est Mme Rousseau qui souhaite supprimer “tous les noms de rue des hommes blancs”. Le magazine Causeur s’est défendu de la tromperie avec “oui, mais ça pourrait être vrai”. Quant au Point, ils ont réussi a rendre ludique, ou gamifier – le ciblage antiféministe. Dans un pastiche publié fin septembre, la rédaction invite ses lecteurs à reconnaître le faux du vrai en comparant trois tweets du compte Twitter femspoof @SardineRuisseau avec trois tweets de l’universitaire, économiste et candidate aux primaires EELV. S’ils échouent, alors pour cette audience – déjà acquise à la notion du “les féministes vont trop loin”- cela vaudrait que c’est bien la candidate qui “va trop loin” (et non la conclusion logique qu’est : les lecteurs ne savent plus distinguer le vrai du faux). En donnant ainsi de la visibilité à un compte parodique, Le Point invite son lectorat à le suivre afin de pouvoir répéter l’exercice à chaque tweet émis par ce compte femspoof.


La répétition du femspoofing est un véritable travail de sape du débat démocratique puisqu’il produit un régime d’attention qui relève de la fidélité au service d’une idéologie violemment anti-égalitaire. Des dizaines de milliers de personnes sont récompensés par le plaisir d’avoir validé leur biais d’appréciation misogyne. Mais au-delà de la fidélisation d’un lectorat – normal pour un journal et un compte Twitter – leur fidélité accordée est exploitée en employant la tactique du sifflet pour chiens. Il s’agit de l’usage d’un langage anodin (ici, le registre “humoristique” inattaquable au prétexte de la liberté d’expression) qui communique des messages codifiés au public visé. Dans ce cas précis, le but est de renforcer le régime d’attention de la fidélité autour du message codé partagé par la communauté : “elle va trop loin” et d’y projeter sa suite logique “donc il convient de la punir”. Ces opérations punitives se sont traduites par un cyberharcèlement massif et soutenu de Mme Rousseau et ce plus particulièrement après les publications des articles Causeur et Le Point. Le cyberharcèlement de femmes qui menacent les intérêts de certains hommes n’est pas sans rappeler GamerGate en 2014, qui, je le rappelle, était l’élément structurant pour mobiliser des relais d’un candidat à la présidentielle.
Plus explicite dans la finalité d’exaction, et puisant dans l’imagerie cruelle des femmes considérés collaboratrices, tondues après la deuxième guerre mondiale, une campagne au mot dièse #GoBaldForBLM (“devenez chauves pour Black Lives Matter”) est lancé sur 4Chan en avril 2020. Elle avait pour objectif affiché de piéger des femmes blanches progressistes en leur suggérant de se raser les cheveux en soutien de la lutte sociale anti-raciste BLM. Cette campagne a largement été diffusée par des comptes clé du groupuscule ultra-droite Génération Identitaire, en Autriche, mais aussi en France. Afin d’illustrer cette campagne, des comptes femspoof ont volé les photos de nombreuses femmes aux cheveux rasés, dont certaines atteintes de cancer… Bien qu’aucune femme n’est tombée dans le piège, l’opération a fédéré et galvanisé ces hommes d’extrême-droite qui fantasmaient de pouvoir punir des femmes appartenant à leur groupe social. Leur crime ? D’avoir, selon eux, trahit la position sociale dominante des hommes blancs.
Au-delà de piloter des opérations punitives, les comptes femspoof ont pour vocation d’affaiblir la visibilité des militantes (et militants) progressistes par le biais d’un processus de sape de leurs ressources. Ceci passe en outre par le détournement forcé de leurs ressources nécessaires pour créer de la visibilité pour leur cause – en temps et niveau d’engagement disponible – vers leur autodéfense contre des vagues de harcèlement, voire, vers des conflits internes aux réseaux féministes. Rien de nouveau là non-plus puisque ce travail de sape par l’augmentation de la conflictualité entre féministes avait déjà été documenté en 2014, toujours à l’époque de GamerGate, par Buzzfeed. Des hommes membres du forum 4Chan avaient alors lancé un mot dièse appelant à l’abrogation de la fête des pères – ce qui n’a pas manqué de créer la polémique entre féministes16.
Voile, transidentité, etc. Les hommes acteurs du femspoofing sont à l’affut de toutes les lignes de faille qui traversent les combats féministes. Ils ne manquent pas une occasion pour s’insérer dans des échanges en ligne entre militants et militantes pour enflammer davantage le débat. Par exemple, en France, des hommes derrière des comptes femspoof tels que @FSeclit (24K+ followers, alors que la majorité des comptes féministes peinent à dépasser les 10K) relaient régulièrement des féministes critiques de la transidentité – sans pour autant relayer d’autres objets de leur lutte (contre les violences conjugales, contre l’influence des religions etc.) – et ce uniquement pour augmenter le niveau de conflictualité déjà existant entre militant.e.s dans cette arène très spécifique.




À l’aune de l’élection présidentielle de 2022, la multiplication des comptes femspoof n’est donc pas un hasard. Ce phénomène s’inscrit dans le backlash à la libération massive de la parole des femmes depuis 2018, mais aussi dans un projet politique de mobilisation des ressources mené par l’extrême-droite et soutenu par des néo-laïques pour faire reculer la visibilité des discours féministes et anti-racistes. Il s’agit là d’opérations sémantiques, résolument anti-démocratiques – qui sont d’autant plus dangereux pour nos sociétés lorsqu’elles se déroulent en période électorale.

Pourtant, des solutions existent pour s’assurer que les débats ne soient pas corrompus par ces campagnes de désinformation. Par exemple, Twitter propose bien le signalement pour fausses informations susceptibles de troubler l’ordre public ou d’altérer la sincérité d’un des scrutins – par exemple celui de la primaire d’EELV. Mais encore faudrait-il que la modération appréhende l’antiféminisme et le racisme comme étant une forme de désinformation anti-démocratique. Au vu du modèle économique de cette société, il me semble peu probable que cela soit, un jour, effectif.